LES DIFFERENTS TYPES DE CHANTS DE MARINS ET LEURS CARACTERISTIQUES MUSICALES.

On a récupéré notamment sur Wikipédia ci-après les principaux types de chants de marins et quelques caractéristiques musicales qu’on a pu identifier en étudiant les partitions, ou transcrivant certains chants en l’absence de partitions. Du point de vue rythme et tempo (vitesse), elles sont très variées du fait de la diversité de leur fonction qui va de la complainte plutôt mélancolique au chant de travail au rythme très marqué souvent proche de la marche, lente ou rapide. On notera cependant très souvent des rythmes à deux temps et quatre temps simples (marche), mais aussi beaucoup de rythmes à deux temps composés (6/8 par exemple), ce qui autorisait pour ces derniers, la chanson à être interprétée aussi bien en chant de travail qu’en chant de détente ou à danser (à trois temps type valse). 

 

    LES CHANTS DE TRAVAIL

  • chants à hisser

Pour rythmer la montée des voiles hissées à la force des bras par un jeu de cordes sur poulie, ce qui demandait un très gros effort. Pour faciliter le travail, il devait être coordonné, mené en cadence et par à-coups. Le chant fournit cette coordination et permet de donner le coup de rein nécessaire pour hisser ou étarquer (tendre) la voile

Par exemple pour hisser une voile enverguée : la voile est fixée à une lourde vergue horizontale, la voile se déploie au fur et à mesure que la vergue est hissée le long du mât.

Avant même que l’ancre ne soit arrachée au fond, on hissait le grand foc. Ce sont des chants bien rythmés qui vont imprimer aux matelots une cadence qui leur permettra de décupler leur force.

Ce chant se présente sous forme d’alternance de solo et de chœur. Le soliste, ou meneur calibre l’effort par le rythme de la chanson, le chœur, qui représente les matelots (la bordée) hale en reprenant le refrain. Le rythme est un deux temps composé qui se transformera aisément en valse arrivé au port (le pont d’Morlaix, Jean François de Nantes,…).

  • chants à virer. 

Pour le départ Virer, remonter l’ancre à l’aide du guindeau, sorte de treuil horizontal manœuvré par plusieurs hommes.Virer l’ancre veut dire remonter l’ancre. La faire descendre se dit mouiller.

Pour remonter l’encre on se servait d’un engin appelé cabestan, une sorte de gros treuil, autour duquel se mettait la bordée et le faisait tourner. Les marins devaient marcher en cadence, pour le faire  tourner régulièrement et éviter tout à-coup. Il peut se rapprocher de certains chants à déhaler.

Le rythme est souvent celui d’un deux temps simple, ou composé, ou quatre temps (le corsaire le grand coureur, trois marins de Groix,…), marches rapides ou lentes.

«Chanson à virer» est un chant traditionnel breton. Sa mélodie entraînante rythmait le travail de l’équipage pendant les manœuvres à virer telles que le dérapage de l’ancre, souvent longues et désagréables car les ancres et les chaînes faisaient un poids considérable!

  • chants à pomper

Pour rythmer le travail sur la pompe chargée d’évacuer l’eau de mer embarquée au cours de la traversée. Souvent les chants à pomper sont aussi des chants à virer, « Encore et hop et vire » (Chant à virer/pomper…).

  • chants à nager (à ramer)

Pour rythmer et coordonner le mouvement des rames. Rythmées par les mouvements des avirons, elles sont souvent lentes, ce qui s’accommode de paroles plutôt tristes, souvent un rythme à quatre temps!

  • chants à déhaler

Pour remonter le cours d’une rivière jusqu’au port. Pour faire rentrer les bateaux au port il fallait très souvent les tirer (les haler). Deux rythmes de chants :

– ceux de marche lourde et lente où l’effort doit être constant quand les haleurs marchaient pour mettre le bateau à port.

-autre solution, les haleurs déhalent, c’est-à-dire tirent sur le cordage, en restant immobiles. Ce chant est proche du chant à hisser donc plus rythmé, l’effort se produisant alors par à-coups.

Un soliste donne le rythme et le tempo

Rythme à deux temps simples et quatre temps

  • chants de cabestan 

Pour rythmer la marche de l’équipe chargée de tourner le cabestan, treuil à axe vertical actionné par des barres réparties autour du tambour central, que les matelots poussaient en marchant par groupes de trois ou quatre sur chaque barre .

Virer l’ancre au cabestan s’effectue sur un rythme de marche assez rapide, et les chansons correspondantes sont d’un caractère plus joyeux

  • chants de guindeau,

Pour rythmer la traction exercée sur le guindeau. le guindeau était un treuil à axe horizontal actionné par un système de balancier, les marins poussaient alternativement sur l’une ou l’autre des bringuebales. Le guindeau est un treuil horizontal manié à l’aide d’une sorte de levier que les marins manient en tirant en cadence. Il sert à remonter l’ancre et le travail au guindeau peut durer plusieurs heures.

Le rythme sert à régler la position du levier comme une sorte de balancier. Le tempo est lent, mais très saccadé. Le rythme se décompose en deux ou quatre temps bien marqués (roulez jeunes gens roulez), mais on trouve aussi du temps composés (Hardi les gars)

LES CHANTS DE DETENTE

  • chants de gaillard d’avant :

Le gaillard d’avant est la partie du bateau où se reposait l’équipage. (Les officiers avaient leurs cabines à l’arrière du bateau). Chant du gaillard d’avant : chanson à rêver. Le gaillard d’avant est une sorte de place publique sur les grands vaisseaux à voile d’autrefois. Etant donné les risques d’incendie, il était interdit de fumer ailleurs que sur le pont supérieur. On venait y allumer sa pipe au pout de mèche gardé par un factionnaire. On y échangeait les derniers potins du bord, on y racontait de bonnes histoires et, bien sûr, on y chantait.

Chant de repos des marins lorsque le vent bien établi ne nécessite aucune activité particulière si ce n’est celle des hommes de veille. Ce sont des mélopées qui sont instrumentalisés. Ils ne sont pas caractérisés par des tempo et rythmes spécifiques

  • complaintes

La Gwerz en breton. Le marin évoque la rudesse de son travail, le village qu’il a quitté, sa bien aimée qu’il y a laissé. La mélodie est lente et mélancolique souvent dans les tonalités mineures, sur des rythmes à deux temps ou quatre temps du style ballade.

  • chants à danser

Certaines périodes d’inactivité (manque de vent, etc.) étaient propices aux querelles. Une des solutions pour occuper les marins consistait à les faire danser. On retrouve beaucoup de rythmes à trois temps : valse et polka

  • chansons des ports

quand les marins chantent dans les cafés des ports..mais aussi des chansons pour louer la beauté d’un port …ou s’en moquer. La musique est très variée, depuis la chanson mélancolique à danser ou fredonner (souvent un trois temps, ou deux temps composés) jusqu’à la chanson à boire (souvent du deux temps)